En Ille-et-Vilaine, la pression sur les coûts du bâtiment pousse maîtres d’ouvrage et collectivités à rechercher des leviers d’optimisation. Une étude récente menée sur un projet tertiaire à Rennes montre qu’un accompagnement précoce par un économiste de la construction permet de réduire jusqu’à 15 % le coût global de l’opération, sans altérer la qualité ni les performances. Voici comment.
1. Contexte du projet : un bâtiment tertiaire à Rennes
Le projet concernait la construction d’un immeuble de bureaux de 4 000 m² destiné à accueillir plusieurs entreprises du numérique. L’enveloppe initiale, estimée à 7,2 millions d’euros HT, devait être revue à la baisse pour rester compatible avec le plan de financement du maître d’ouvrage.
Les contraintes identifiées
- Exigences RE2020 et confort d’été renforcé.
- Terrain exigu en cœur urbain, limitant les accès et le stockage.
- Objectif de livraison fixé à 16 mois avec un calendrier resserré.
L’économiste de la construction a été intégré dès l’esquisse pour piloter la faisabilité financière et ajuster le programme sans perte fonctionnelle.
2. Diagnostic initial : comprendre où se situent les dérives
Avant toute réduction de coûts, l’économiste a dressé une cartographie complète des postes impactant le budget. Sur la base du DCE préliminaire, il a comparé les ratios observés à ceux du marché local en Ille-et-Vilaine.
Résultats du diagnostic
- Surdimensionnement de la structure : portées et planchers plus coûteux que nécessaire.
- Façade à forte inertie thermique, performante mais onéreuse.
- Solutions techniques (CVC et électricité) choisies sur un modèle « confort premium » non indispensable.
- Absence de variantes formalisées dans la DPGF.
Ce travail d’analyse a permis d’identifier un potentiel d’économie de 950 000 € sans compromettre les objectifs énergétiques et esthétiques du projet.
3. Mise en œuvre d’une stratégie d’optimisation
Le rôle de l’économiste de la construction est d’objectiver les choix techniques et architecturaux à travers une logique de coût global.
Les leviers activés
- Optimisation structurelle : reprise du calepinage et des portées pour alléger le tonnage acier-béton (-6 % sur le lot gros œuvre).
- Rationalisation de l’enveloppe : choix d’une façade mixte (bardage isolé + menuiseries alu standards) réduisant les coûts d’approvisionnement (-4 % sur le clos couvert).
- Adaptation CVC : passage à un système double flux à haut rendement avec pilotage intelligent, limitant la puissance installée (-3 % sur les lots techniques).
- Variante d’aménagement : mutualisation des circulations et modularité des cloisons, simplifiant les finitions (-2 % sur le second œuvre).
Outils utilisés
Tableau d’analyse multicritères, estimation comparative par lots, simulation en coût global (CAPEX/OPEX) et actualisation des ratios issus du marché rennais.
4. Ajustement du DCE et reconsultation
Après validation du scénario optimisé, l’économiste a entièrement révisé les pièces économiques du Dossier de Consultation des Entreprises.
Travaux réalisés
- Rédaction d’une nouvelle DPGF intégrant les variantes retenues et la rationalisation des quantités.
- Mise à jour du CCTP pour harmoniser les prestations avec les nouvelles hypothèses.
- Préparation d’un DQE simplifié, garantissant une lecture fluide et comparable des offres.
Lors de la reconsultation, les entreprises ont pu proposer des offres cohérentes, avec une moyenne générale inférieure de 14,8 % à l’estimation initiale.
5. Suivi économique pendant le chantier
Le pilotage économique ne s’arrête pas à l’analyse des offres. L’économiste a suivi les quantités et les avenants en temps réel.
Outils de suivi
- Tableau d’engagements actualisé mensuellement.
- Journal d’avenants avec impact budgétaire chiffré.
- Rapport de dérive financière transmis au maître d’ouvrage et à la maîtrise d’œuvre.
Résultat : aucun dépassement majeur, un chantier livré à 6,13 M€ HT, soit 15 % d’économie par rapport au budget prévisionnel initial.
6. Enseignements à retenir
Cette étude de cas illustre l’intérêt d’intégrer l’économiste dès la phase esquisse. Son regard transversal permet d’éviter les dépenses inutiles et de préserver la cohérence technique du projet.
Facteurs clés de réussite
- Une collaboration étroite entre maîtrise d’ouvrage, architecte et économiste.
- Une démarche rigoureuse de mesure, comparaison et justification des coûts.
- Une approche en coût global plutôt qu’en simple investissement.
Conclusion
En Ille-et-Vilaine, où le marché du bâtiment reste dynamique mais exigeant, l’intervention d’un économiste de la construction se révèle stratégique. Au-delà des chiffres, il apporte une méthodologie, une objectivité et une vision de long terme. Grâce à son expertise, il est possible de concilier ambition architecturale, performance technique et équilibre économique et, comme ici, de réduire jusqu’à 15 % le coût global d’un projet tout en assurant sa réussite.
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